1. Accueil
  2.  » 
  3. Ligue suisse
  4.  » 
  5. Actualité suisse
  6.  » 
  7. Evénements
  8.  » Nous exigeons la libération de Louisa Hanoune

Nous exigeons la libération de Louisa Hanoune

par | 12 février 2020 | Evénements

La Ligue suisse des droits de l’Homme, s’associant à tous les organes de la société civile participant le 2 février 2020 à une journée de protestation internationale, tient à exprimer ici sa plus vive préoccupation quant à la situation de Madame Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs d’Algérie.

Mme Louisa Hanoune, dont l’état de santé est des plus inquiétant, a été injustement condamnée à 15 ans de prison en Algérie l’été dernier, lors d’un procès militaire à huis clos, entaché d’arbitraire. Son crime? Faire partie de l’opposition.

De nombreuses autres personnes politiquement engagées ont également été incarcérées en Algérie ces derniers temps, suite à des procès aux méthodes aussi douteuses qu’expéditives. Ceci afin de faire taire l’opposition et laisser le champ libre lors des élections présidentielles de 2019 aux détenteurs du pouvoir actuellement en place.

La Ligue suisse des droits de l’Homme rappelle aux autorités algériennes les articles 9 à 11 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qu’elles se doivent de respecter:

  • Article 9: Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.
  • Article 10: Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial […]
  • Article 11, alinéa 1: Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.

La Ligue suisse des droits de l’Homme considère que ces critères élémentaires n’ont pas été respectés par l’État algérien et rappelle également qu’on ne peut construire une société démocratique pérenne, saine et dynamique, en faisant taire les voix dissidentes par la force ou la crainte. Seule une approche inclusive de l’ensemble de la société est viable à long terme.

Ainsi, la Ligue suisse des droits de l’Homme exige la libération immédiate et inconditionnelle de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs d’Algérie, de Karim Tabbou, coordinateur du parti UDS, de Fersaoui Abdelouahab, président de l’association RAJ, de Kadour Chouicha, vice-président de notre consœur la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, de Foudil Boumala, de Samir Belarbi et de tous les détenus d’opinion et politiques du régime et l’abandon de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre et à l’encontre de ceux qui ont été libérés.

Nous terminerons en rappelant encore aux autorités algériennes l’introduction du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’Homme:

La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

La méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.

Il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.

Lausanne, le 1er février 2020

 

L'Événement syndical, 5 février 2020.

L’Événement syndical, 5 février 2020.