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L’alimentation forcée: un cas de torture fréquemment mortel

par | 5 décembre 2010 | Communiqués de presse

L’alimentation forcée de grévistes de la faim a pourtant été courante dans l’histoire contemporaine, des suffragettes britanniques à Guantanamo en passant par les militant-e-s allemand-e-s de la Rote Armee Fraktion (RAF), et s’est souvent soldée par la mort des personnes concernées. Selon les auteurs de l’article, « la Cour européenne de Justice des Droits humains a déclaré en 2007 qu’«une nutrition forcée et répétée sans indication médicale, avec le but d’obliger le détenu de cesser son attitude de protestation, et appliquée d’une manière que cette dernière provoque des douleurs inutiles de même qu’une humiliation du détenu, est considérée comme acte de torture» ».

Et de conclure que « Les médecins et la médecine tout entière sont interpellés par ces situations. Afin d’éviter des conflits d’intérêt, les unités de soins en milieu pénitentiaire doivent être impartiales et jouir d’une totale indépendance par rapport au système judiciaire et aux autorités pénitentiaires. Ce sont les prérequis qui permettent d’atteindre une qualité de soins en prison équivalente à celle du monde libre, en respectant les droits des patients, qu’ils soient dedans comme dehors. »

Résumé
Le jeûne de protestation, ou grève de la faim, n’est pas une maladie mais une situation fréquemment rencontrée en milieu pénitentiaire. Cet article porte un regard historique sur les pratiques médicales en lien avec l’alimentation forcée des grévistes de la faim. On connaît désormais le sort des grévistes qui ont été soumis à une renutrition forcée. Selon le contexte et la situation politique du pays, le destin de ces personnes, prisonniers politiques pour la plupart, est décrit comme un calvaire humiliant et abominable se terminant fréquemment par la mort ou des séquelles irréparables. Particulièrement difficile pour les professionnels de la santé, cet acte soulève des questions cliniques, éthiques et légales et renvoie aux principes fondamentaux de la médecine.