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La Suisse protégera les droits fondamentaux

par | 10 octobre 2018 | Actualité vaudoise

C’est pourquoi, touchés par les effets de l’initiative 9 février 2014, tous les partis politiques représentés sous la Coupole, y compris les sept Sages composant le gouvernement fédéral – sauf l’UDC –, ainsi que des organisations humanitaires, des syndicats, les milieux économiques, tous se mobilisent contre cette initiative. Mais aussi les partis et organisations des communautés migrantes italienne, albanaise, allemande, arabe, espagnole, kurde, française, portugaise, turque, serbe-slovène-croate-bosnienne et tamoule, souvent intimidés par les campagnes de l’UDC, s’opposent à cette initiative qui met en cause la cohésion nationale, notamment en raison des discours anti-étrangers que tiennent ses initiateurs.

«Un engagement fort de la Suisse en faveur des droits humains est plus important que jamais»

Cette initiative vise à ancrer dans notre Constitution fédérale la primauté du droit suisse sur le droit international. En cas de conflits, nos autorités seraient alors contraintes d’ajuster ou de dénoncer les décisions prises par la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), adoptée en 1953 après les horreurs du XXe siècle.

L’UDC entend ainsi garantir que les décisions populaires suisses l’emportent sur le droit international. C’est aussi une instrumentalisation abusive de notre démocratie directe par le comité d’initiative. Par cette attaque frontale, l’UDC se comporte comme Vladimir Poutine, Donald Trump ou Tayyip Erdogan, les néototalitaires, capables de mettre en danger la paix mondiale, au nom de leurs idéologies ou de leurs ambitions personnelles.

Un engagement plus important que jamais

Par cette initiative dans une Suisse pacifique et prospère, l’UDC viole aussi toutes les traditions d’un pays neutre, qui héberge, entre autres, le siège de l’ONU. Il ne faut pas oublier que la CEDH, signée par la Suisse en 1974, protège les droits fondamentaux de chaque individu face à l’État, mais surtout contre les régimes répressifs des dirigeants corrompus. Or, aujourd’hui en particulier, un engagement fort de la Suisse en faveur des droits humains est plus important que jamais. Nous ne devons pas laisser la Suisse ignorer ses engagements de protection des droits humains sur le plan international et ainsi se rapprocher d’États et de dirigeants totalitaires.

À savoir que le droit et les traités internationaux protègent les petits pays comme la Suisse de la politique arbitraire des puissances mondiales. Il est donc dans notre intérêt de protéger et de respecter les règles internationales, surtout maintenant, quand le nationalisme prend de plus en plus d’ampleur en Europe et dans plusieurs régions du monde.

 

Ihsan Kurt

Journaliste
Membre du Comité de la section vaudoise de la LSDH

Conseiller communal, Prilly
Vice-président du PS Migrant.e.s.

 

Prise de position parue dans le quotidien vaudois 24Heures le 10 octobre 2018